La pluie avant qu'elle tombe - Jonathan Coe
Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?
Je ne sais pas vous mais moi je suis très sensible aux titres des livres. Celui-ci plein de poésie avait retenu mon attention quand je travaillais en librairie. Et puis. Et puis le compte en banque qui boude. Et trop de livres qui attendent d'être lu. Mais heureusement j'ai des amis fantastiques. Et l'une d'elles me l'a offert pour mon anniversaire!
Je découvre cet auteur avec ce roman. Il paraît que ce qu'il fait habituellement est assez différent. Je ne sais pas [je compte bien aller vérifier ^^] mais je peux vous dire que j'ai été complétement charmé par ce roman.
Déjà par la forme, découvrir la vie de trois générations de femmes à travers la description de 20 photographies, le tout enregistré sur des cassettes par une vielle dame avant de mourir, ça à son charme non?
Même si cette histoire est triste et tragique de bout en bout elle est terriblement captivante. Jonathan Coe nous montre à quel point la filiation est quelque chose de complexe. Il nous montre l'étendu de tout ce que nous transmettons à nos descendants. Non pas seulement la couleur des yeux, ou la forme d'un nez mais bien tout un baluchon de peurs, de manque, de douleurs et de névroses.
On écoute le récite de Rosamond comme si on était. On attend la photo suivante avec impatience. Pour savoir, comprendre.
Et puis bien sûr j'ai aimé justement, le rôle de la photographie ici. Le fossé qu'il existe parfois entre un fragment de vie capturé sur une photographie et la réalité des choses. Les sourires factices. La bonne humeur le temps d'un flash. Et aussi tout ce qui peut ressurgir quand on regarde une photographie. Tous les souvenirs que ça fait remonter en nous. Toute la vie chrystalisé sur un bout de papier jauni.
Pour conclure, c'est donc un livre que je vous conseille, un livre qui remue et questionne sur le poids de la destinée et de la filation.
Non ça ne me dérange pas la pluie en été. En fait, j’aime bien ça. C’est ma pluie préférée. - Ta pluie préférée ??? » Je revois Théa fronçant les sourcils en méditant ces paroles, et puis elle a proclamé : « Eh bien moi, j’aime la pluie avant qu’elle tombe ».
Et pour finir un petit air qui nous suis tout au long du roman...
[Help, je ne sais pas comment enlever ce cadre tout moche tout noir autour de la musique...]